Risques psychosociaux en entreprise : 5 signes que votre équipe est en surchauffe émotionnelle

La santé mentale au travail est aujourd'hui un enjeu majeur. Selon une étude de Malakoff Humanis (Baromètre de la santé mentale 2023), 43 % des salariés déclarent être en situation de détresse psychologique au travail, et 24 % se disent en risque de burn-out.

Dans ce contexte, savoir détecter les signes d'une surchauffe émotionnelle au sein de ses équipes devient une compétence essentielle pour tout dirigeant ou manager.

Pourquoi est-ce important ?

Le Code du travail impose à l'employeur (§ L. 4121-1) de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Parmi ces obligations figure notamment la prévention des risques psychosociaux (RPS).

Une équipe en surchauffe émotionnelle présente non seulement un risque pour la santé des collaborateurs, mais aussi pour la performance globale de l'organisation : augmentation de l'absentéisme (+30 % en cas de stress chronique), baisse de productivité, dégradation du climat social, turn-over accéléré (INRS, 2023).

5 signes clés à repérer

1. Irritabilité et tensions récurrentes

Des échanges plus vifs, des conflits larvés ou ouverts, une réduction de la tolérance aux contrariétés : l’irritabilité est souvent la première manifestation visible d'un stress émotionnel. Ce climat favorise les malentendus et affaiblit la cohésion d'équipe. (Référence : Observatoire Amarok, Rapport 2023 sur la santé psychologique des dirigeants et collaborateurs)

2. Démotivation et baisse de l'engagement

Quand l'investissement personnel s'effondre, que les initiatives se raréfient, c'est souvent le signe que l'énergie psychique est épuisée. Selon l'étude Great Place to Work (2023), l’engagement au travail chute de 40 % en présence de risques psychosociaux non pris en charge.

3. Communication altérée et repli sur soi

Les échanges deviennent formels, laconiques, voire inexistants. L’esprit d’équipe s’effrite, et les collaborateurs s'isolent pour se protéger. Cette perte de lien prépare souvent un désengagement durable.

4. Hausse de l'absentéisme et problèmes de santé

La santé physique (fatigue chronique, douleurs musculaires, migraines) et mentale (anxiété, troubles du sommeil, épisodes dépressifs) se dégrade rapidement en cas de surcharge émotionnelle. La Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM, rapport 2023) note une augmentation de 14 % des arrêts maladie liés à la santé mentale.

5. Instabilité émotionnelle accrue

Hypersensibilité, pleurs, colère inhabituelle, ou, au contraire, une attitude détachée et cynique : ces signes traduisent une incapacité à réguler les émotions, symptôme classique du burn-out naissant.

— Christophe Dejours, « Travail vivant », 2009.

Alors que faire ?

Anticiper 

• Mettre en place un dispositif de veille interne sur les RPS.

• Intégrer des indicateurs de bien-être dans les tableaux de bord RH.

Agir 

• Organiser des espaces de parole et des cellules d'écoute.

• Former les managers à la détection précoce du mal-être.

• Promouvoir une communication authentique et bienveillante.

Accompagner 

• Proposer un soutien psychologique externe aux collaborateurs.

• Travailler sur la charge de travail et la clarification des rôles.

La surchauffe émotionnelle est rarement le fruit du hasard. Elle résulte d'une accumulation de signaux non écoutés. En agissant en amont, il est possible de protéger la santé des équipes et de renforcer durablement la performance de l'entreprise.

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Sources et références :

• Malakoff Humanis, Baromètre santé mentale et travail 2023

• INRS, "Santé mentale et travail", données 2023

• CNAM, Rapport sur les arrêts maladie, 2023

• Observatoire Amarok, Rapport sur la santé psychologique 2023

• Great Place to Work, Étude 2023 sur l'engagement et la QVT

• Code du Travail, art. L. 4121-1